De Lavaur à Saint-Pons-de-Thomières

La famille Boujol est originaire de la région de Lavaur dans le département du Tarn. La plus grande partie des Boujol actuels sont issus d’un Antoine Boujol qui a quitté Lavaur pour s’installer vers 1744 à Saint-Pons-de-Thomières, dans l’Hérault.

On peut se poser des questions sur cette migration alors que tous les Boujol retrouvés, qu’ils soient en ligne directe ou non, étaient toujours restés groupés dans un petit périmètre autour de Lavaur.

Mais l’histoire de Lavaur et celle de Saint-Pons-de-Thomières sont liées depuis la fin du XIè siècle. C’est Raymond III Pons, comte de Toulouse, qui fit bâtir à la source du Jaur (autre nom de l’Orb) en 936, une abbaye bénédictine consacrée à saint Pons de Cimiez. L’abbaye connait une grande renommée et reçoit de nombreuses donations. Lavaur appartenait à l’évêque de Toulouse. En 1098, il en fit don à l’abbé de Saint-Pons sous la condition qu’il rétablisse l’église de Saint-Elan (Saint-Alain) alors en ruine. Ce qui fut fait avec l’établissement d’un prieuré.

Les deux abbayes attirent des populations qui s’installent à proximité et donnent naissance à des villages qui grandissent au fil du temps jusqu’à devenir de véritables villes.

En 1317, le pape Jean XXII réorganise la région après les évènements de la crise albigeoise. Il élève Toulouse, alors évêché, en archevêché et crée de nouveaux évêchés dans la région dont celui de Lavaur (démembré de Toulouse), avec Saint-Alain promu cathédrale, et celui de Saint-Pons (démembré de Narbonne) avec son église abbatiale qui devient également cathédrale.

Les deux villes sont distantes d’environ 90 km et les deux évêchés se côtoient.

Antoine Boujol né à Lavaur le 12 décembre 1723 se marie à Saint-Pons. Ce mariage est célébré le 25 avril 1747 en l’église paroissiale Saint-Martin-du-Jaur dépendant du chapitre cathédral. Il est résidant depuis plus de trois ans en cette ville (son épouse, depuis plus de huit ans). Son plus jeune frère, François, est né le 26 février 1741 à Lavaur ; Antoine est son parrain, sa sœur Jeanne, la marraine.

On peut en déduire qu’il s’est installé à Saint-Pons vers la fin 1743 ou le début 1744. Il semble être venu seul puisque son père est mentionné dans l’acte de mariage en 1747 comme « jardinier de la ville de Lavaur ». Ce dernier décèdera à Saint-Pons le 6 janvier 1777.

François épousera Marie Jeanne Sigé le 4 février 1766 à Saint-Pons. Il y décédera le 15 novembre 1826.

Pour quelle raison une partie de la famille a-t-elle quitté Lavaur pour Saint-Pons ? Nous n’avons aucune indication mais il est permis de penser que les liens entre les deux évêchés pourraient apporter la réponse.